|
|
||||
|
[1571] DE LA VILLE
dément de la levée et recouvrement des trois cens mil livres, je n'ay failly de luy remonstrcr ce qui peult servir d'excuse, pour le regard de la longueur. Mais à vous dire franchement mon advis là dessus, la necessité du terme auquel il fault qu'il entre en payement aux Reistres est si pressé, qu'il fault user de dilligence; ce que je vous prie faire, de sorte que de vostre costé il n'advienne aulcune faulte en son service en cela, pour le relever de la consequence que le retardement pourroit porter d'interest.
"Au regard de l'aultre point, touchant le différend qui est survenu entre Monsieur de Nevers et vous, à raison des murailles de la porte de Nesle']), Sadicte Majesté n'entend point avoir traicté avec luy que <2) ce qui est de son domaine et que de disposition de droict luy estoit permis, sçaiclianlcomme la verité est que les murs de la closture de la Ville, les tours qui sont en icelle, et la porte dudict Nesle, qui ont esté ediffiées par le publicq, sont pour la decoration et fortiflication dc la Ville, de sorte qu'elle
|
DE PARIS.
|
327
|
||
|
escript les lettres que demandez aux Commissaires, commis pour la vente dud. logis de Nesle et à son procureur au Tresor 13', son intention là dessus. Qui est ce que j'ai à vous respondre et escrire pour ceste heure, sinon pour vous asseurer, Messieurs, que je desire lant le bi e ii de vostre Ville que je m'employe-ray non seulement en ce qui touchera le general, mais encores pour ung chacun de vous en particulier, comme pour moy mesme, et le meilleur et plus affectionné amy et voisin que vous ayez, mais ce sera d'aussy bon cueur que je me recommande à voz bonnes graces, el prie Dieu vous donner, Messieurs, en bonne santé ce que plus desirez.
"Dc Gaillon, le vingt quatreiesme jour de May mil v° cens soixante unze».
Souscript: "Vostre entierement bon amy,
"MONTMORENCYS.
Et au doz : «A Messieurs les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris, n
|
||||
|
|
||||
|
CCCCXXII [CIX]. — Tour de Nesle.
25maii57i'4'.(A, fol. igSv"; B, fol. 102 r°.)
|
||||
|
|
||||
|
De par le Roy. « Nostre amé et feal, nous avons entendu que vous avez prins la cause pour nostre cher et bien amé cousin le duc de Nevers(5), prétendant contre les Prevost des Marchans et Eschevins de nostre bonne Ville de Paris, que les murailles, porte, tour de Nesle, et jardin des Archers de ladicte Ville sont comprins et font partie de l'acquisition qu'il a faicte dudict hostel de Nesle'0', dont lesd. Prevost des Marchans et Eschevins, ct leurs predecesseurs sont en
|
possession de tout temps inmemorial. Et d'aultant que nous desirons qu'ilz soyent mainctenuz et conservez en leurs droictz et possessions, et que nous n'avons jamais entendu, en faisant la vente et allien-nation dudict hostel de Nesle, y comprendre les murailles de lad. Ville, porte, tour dud. Nesle, ne jardin desd.Archers, et aussi qu'il est evidentquese sont choses qui ne se peuvent et doibvent allienner, estans faictes et construictes pour la seureté et deffence de lad. Ville, au moings lesd, murailles, porte
|
|||
|
|
||||
|
C Voir ci-dessous les lettres de Charles IX du s5 mai sur cc sujet (n° CCCCXXII).
(-> "Quen manque dans A.
»-' Voir l'article qui suit immédiatement.
W Cette lettre est égarée, sur les deux Registres, entre des actes du 14 et du 18 juillet suivant. Nous la replaçons à son ordre chronologique.
(5> Louis ou Ludovic de Gonzague, duc de Nevers et de Rethelois, prince de Mantoue. Né le 18 septembre 1539, il vint en France à l'âge de dix ans et fut naturalisé par lettres dc Henri II, données à l'Isle-Adam, au mois de septembre i55o. Charles IX érigea, au mois de février i566, ses baronnies de Senonches et de Brezolles cn principauté sous le nom dc Mantoue, et le fit recevoir la même année au Parlement en qualité de duc de Nevers. Il accompagna Henri IlI en Pologne et fut créé par ce prince gouverneur et lieutenant général en Picardie, puis en Champagne et Brie. Envoyé en 15g3 comme ambassadeur extraordinaire près du pape Clément VIII, il mourut peu de temps après son retour, lo 23 oclobre i5g5', à l'hôtel de Nesle, laissant la répulalion d'un des plus savants hommes de son siècle. Sa correspondance et une grande partie de ses papiers se trouvent à la Bibliothèque nationale, dans l'ancien fonds de Béthune.
• <°> Les auteurs ne donnent pas la date précise de l'acquisition de l'hôtel de Nesle par le duc de Nevers. Voir un intéressant procès-verbal de l'état des lieux du grand et du petit Nesle, dressé le 7 avril 1071, sans doute à l'occasion de la mise en vente (L.-M. Tisserand, Topographie hist, du vieux Paris, région occidentale de l'Université, 1887, P- u'* etp Sll'v-). A la suite, il est question du différend entre la Ville et le duc de Nevers; mais l'auteur n'a pas eu connaissance de la présente lettre de Charles IX, autrement que par l'analyse donnée par Félibien. (Voir la note suivante.)
|
||||
|
|
||||